Ravageurs Pommes de terre : bien évaluer le risque ravageurs avant de traiter
Pucerons et doryphores restent les principaux insectes qui posent problème en végétation.
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Les pucerons ont été fréquemment observés sur pommes de terre en 2020. Et plus précocement que d’habitude car les conditions climatiques étaient favorables à leur développement avec un hiver très doux et un printemps sans gelées significatives.
Ainsi, dès début mai, l’insecte était retrouvé sur des tas de déchets et dans les parcelles avec le seuil de nuisibilité atteint en Champagne-Ardenne. Quelques cas étaient aussi remarqués dans les Hauts-de-France. Si des dégâts directs par prélèvement de sève ont eu lieu en consommation, cela a eu des conséquences sur la présence de viroses en plants avec, entre autres, des cas de contamination par le virus Y.
Sur les feuilles du bas et sur les faces inférieures
Pour le moment, il est difficile d’évaluer le risque à la parcelle pour 2021. Mais il faut noter que les pucerons se développent plutôt sur les feuilles du bas et sur les faces inférieures. Aussi, même si plusieurs espèces sont observées, il s’agit, la plupart du temps, de Myzus persicae.
En plants, où la production doit être saine, l’intervention est conseillée aussitôt que le ravageur est repéré. Une réintervention est indispensable dès leur présence à nouveau constatée. Pour les pommes de terre de consommation, le seuil de risque est atteint quand 50 % des folioles du bas sont porteuses de pucerons.
Si la prophylaxie (gestion des repousses et des tas de déchets) est importante pour en venir à bout, en cas de seuil atteint, Arvalis recommande l’utilisation de Teppeki, qui offre la meilleure efficacité. Toutefois, il faudra être vigilant car tous les cahiers des charges n’autorisent pas son emploi.
Quant aux autres spécialités, notamment les pyréthrinoïdes, elles sont moins performantes. « En cas de forte pression pucerons, nous sommes aujourd’hui dans une impasse, estime Anaïs Toursel, ingénieur régional Arvalis, dans les Hauts-de-France. Ainsi, lorsque le cahier des charges ne permet pas d’employer Teppeki, il est possible d’opter pour un autre produit homologué à base de pyréthrinoïdes mais qui sera beaucoup moins efficace. Autre alternative : laisser les auxiliaires de culture se charger des pucerons. »
Penser prophylaxie
Du côté des doryphores, qui attaquent généralement plus tôt que les pucerons, la prophylaxie est là aussi essentielle. Le seuil indicatif de risque est de 2 foyers (1 foyer correspondant à 1 à 2 plantes avec au moins 20 larves) pour 1 000 m2. Dans les essais menés par Arvalis, 2 spécialités : Success 4 (spinosad) et Coragen (chloranthraniliprole) confirment leur intérêt sur ce coléoptère.
Concernant les produits de la famille des pyréthrinoïdes, les résultats sont plus variables et vont de très satisfaisants (Karaté Zéon, par exemple) à moyennement satisfaisants (Mavrick Smart, Mandarin Gold…). « Le traitement contre les larves L3 est de réalisation plus facile », juge Arvalis. Par ailleurs, l’institut annonce que Ducat (fin d’utilisation 20 juillet 2021), Fastac/Mageos MD (30 avril 2022) et Nexide (8 juillet 2022) sont en phase de retrait.
Céline Fricotté
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